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diable pollockEn sept stations hallucinées, Donald Ray Pollock, suit le calvaire d'une Amérique de faux dévots et de vrais pourris. « Le Diable est partout » (Albin Michel), surtout en Ohio.

Dès la première ligne, le lecteur est accroché aux basques d'un garçon de dix ans et ne le lâchera plus pendant trois cents pages. « En un triste matin de la fin d'un mois d'octobre pluvieux, Arvin Eugene Russel se hâtait derrière son père, Willard, le long de la pâture dominant un long val rocailleux du nom de Knockemstiff dans le sud de l'Ohio. » Sur leurs pas, l'auteur creuse son sillon dans la veine, la déveine de sa propre terre natale, trou perdu peuplé de consanguins. C'est le monde de « Délivrance », le film de John Boorman, l'horreur se niche dans une nature grandiose qui n'abrite que misère humaine, infamie et abandon. Et pourtant, Donald Ray Pollock donne à ce monde habité par le Mal, une sorte de grâce et de lévitation, comme si par l'écrit, il sauvait ce qui peut l'être, quand toute autre rédemption est impossible. Parfois, il y a un miracle, l'auteur de ce livre implacable, a eu le sien. Après trente-deux ans d'abattoir et d'usine, il a obtenu une bourse universitaire, publié un recueil de nouvelles, « Knockemstiff » déjà, encore, qui a autant impressionné que ce livre, parmi les meilleurs de l'année dernière aux Etats-Unis.

Donald Ray Pollock : Le Diable est partout, roman traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier, Albin Michel, 2012, 369p, €24,70.


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sale-temps-pour-les-bravesCe formidable roman nous arrive d'Amérique, près de cinquante ans après sa première publication, en 1964. Roman de l'après-guerre, où une certaine jeunesse paumée promène son désoeuvrement et son mal de vivre.
Jack Levitt, dont on suivra le parcours, est un "pas de chance". Abandonné par ses parents, il quitte l'orphelinat à 17 ans, pour se retrouver dans la rue, à traîner dans les bars, où sa seule compagnie est une bande de mauvais garçons comme lui. Parmi eux, quelques gamins très doués pour tenter leur chance, et peut-être la fortune, au billard. C'est un jeu où n'excellent que les plus habiles, et les amateurs seront servis, l'auteur sachant manifestement de quoi il parle. Billy Lancing est un de ces joueurs, et ce jeune métis est certainement un des personnages les plus attachants du récit. Jack et lui se retrouveront au pénitencier de Saint-Quentin. Car de petits délits en coups foireux, mêlés de violence (Jack est une force de la nature), c'est l'itinéraire tout tracé de ces laissés pour compte du rêve américain. Là, en prison, leurs destins se croiseront de façon bouleversante, et surprenante. Jack ne le comprendra réellement que plus tard, après la prison, quand il tentera autre chose, le mariage et la paternité. Mais n'oublions pas : toujours il sera celui qui n'a pas de chance. Et pourtant ce livre n'est pas un pur roman noir. Il y a une force diffuse dans ce livre, traversé de violence et de tendresse.  C'est de dire que rien n'est tracé à jamais, et qu'il suffit parfois d'en prendre conscience. Le monde n'a guère de sens, dit Carpenter, mais il ajoute que rien n'existe sinon une étincelle d'énergie.C'est la vie.
Ce roman très fort fait penser à ceux de Kerouac ou de Cassidy, en moins léger, disons. C'est la même génération, la même Amérique. A lire !

Sur le site de l'éditeur, lisez un extrait du livre

Don Carpenter : Sale temps pour les braves (Hard rain falling), très bien traduit de l'Anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy, Editions Cambourakis, 2012, 348p, €23.

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 machart sillageTexas, début du siècle dernier. Une terre rude que se disputent quelques familles, dont celle de Vaclav Skala, durement touché par le destin : la femme qu'il aime meurt en mettant au monde leur quatrième fils, Karel. Dès lors, sa vie ne sera plus que brutale, avec une ambition, agrandir son domaine, et une passion, ses chevaux de course. Jusqu'au jour où débarque un propriétaire espagnol qui lui propose un étrange pari. Une course de chevaux entre Karel et sa fille Graciela, avec comme enjeu le mariage de ses trois filles. Le compte n'y est pas, trois filles chez l'un, quatre fils chez l'autre, c'est la source d'une déchirure familiale.
La collection Nature writing des Editions Gallmeister s'enrichit avec ce roman d'une nouvelle découverte. Le sillage de l'oubli est un livre dense et envoûtant, à l'atmosphère rugueuse et aux âmes fortes, dont la critique a souligné les accents "à la Faulkner". C'est une histoire d'hommes, certes, vivant au plus près d'une nature omniprésente. C'est aussi un roman familial, traversé par le personnage de la mère, auquel les fils et les filles n'échappent jamais.

Bruce Machart : Le sillage de l'oubli, roman traduit de l'américain par Marc Amfreville, Gallmeister, 2012, 335p, 23,60€

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