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pontalisavant.
Sur le mode du « Je me souviens » de Georges Perec, qui fut son patient, Jean-Baptiste Pontalis, psychanalyste, essayiste, défragmente les temps du souvenir. Non sans malice, il écrit « c’était mieux avant ». Quand il courait s’acheter un pain chocolat à la boulangerie alors que maintenant il trotte à petits pas jusqu’à la pharmacie se procurer un médicament... Aléas et privilèges du grand âge, Pontalis se souvient de beaucoup de choses, au nombre desquelles ses maîtres, Sartre d’abord, Lacan ensuite, mais aussi de lectures (Freud, Homère) , de peintures « parlantes » (Odilon Redon). Par petites touches, à sa manière, il voyage dans un temps proche, au fond de celui des physiciens, fini dans un univers infini, et puise dans la soupe originelle de notre psyché, laissant remonter  à sa mémoire ce qui paraît insignifiant, muet, informé et qui fait tout le charme précisément cette pensée si fine.


Jean-Baptiste Pontalis : Avant, Gallimard, 2012.

Karen et moiKaren et moi, ou le chemin vers l'écriture de Nathalie Skowronek. Un premier roman formidable.
Karen, c'est Karen Blixen, et son livre célèbre La ferme africaine, que Nathalie découvre à 11 ans, lors d'un voyage au Kenya avec ses parents, et qui depuis lors, l'accompagne dans son cheminement intérieur. On sait l'expérience africaine de la baronne Blixen, les dix-sept années passées au Kenya, à tenter la culture du café sur les hauteurs de Nairobi, et l'échec de l'entreprise. On sait aussi que, retournée dans son Danemark natal, elle se lança dans l'écriture sous le nom de Karen Dinesen. Mais toujours Karen se sentit tournée vers l'ailleurs, toujours en léger décalage, habitée de sentiments et de désirs dont l'écriture fut l'expression. Ce parcours, la narratrice de Karen et moi le vit en parallèle. Ecrire la vie de Karen Blixen, c'est mettre sa propre existence en miroir. Et lentement les liens se découvrent, entre Karen et Nathalie, c'est la mise au jour de ses propres aspirations, et c'est l'entrée en écriture... Ce n'est pas "Out of Africa", c'est beaucoup plus que cela, le récit d'une expérience intérieure marquée par la littérature.
A lire par tous ceux que les livres et la littérature accompagnent dans leur vie.
Nathalie Skowronek vit à Bruxelles.

Nathalie Skowronek : Karen et moi, Editions Arlea, 2011, 146p, 15€

Lieve Joris cabine téléphoniqueLes amateurs de larges horizons et plus particulièrement d'Afrique, connaissent Lieve Joris, grande voyageuse, dont les récits se caractérisent par la grande empathie pour les femmes et les hommes qu'elle croise sur son chemin. Depuis Mon oncle du Congo en 1990, elle a raconté ces rencontres et ses voyages à travers l'Afrique bien sûr, mais aussi le Moyen-Orient et l'Afrique de l'Est. C'est tout cela que l'on retrouve dans Ma cabine téléphonique africaine, suite de courts récits écrits au fil de ces années, et qui sont chaque fois des portraits chaleureux et profondément humains de quelques-uns de nos contemporains, parfois lointains.
Lieve Joris évoque aussi, sans concession, la figure de celui qu'elle considère comme un maître, Ryszard Kapuscinski, écrivain et journaliste polonais qui aura marqué bien des écrivains baroudeurs.
Rappelons aussi que Lieve Joris a été notre invitée en 2008 dans le cadre des conférences de l'Atelier du Voyage à Waterloo.

Lieve Joris : Ma cabine téléphonique africaine, récits traduits du néerlandais par Marie Hooghe, Actes Sud, 2011, 165p, €19,00.