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Des jumeaux presque parfaitsTexte réjouissant que ce premier roman de Teresa Solana !
Au départ, un secret bien gardé, puisque nos deux jumeaux (qui n’en sont pas des vrais), sont les seuls à savoir qu’ils sont frères et nés le même jour. Ils exercent de plus une profession un peu particulière : enquêteurs. Le propos du livre paraît dès lors tout trouvé : une filature, pour un homme politique barcelonais en vue qui soupçonne sa femme d’infidélité.
Mais le vrai propos du roman n’est peut-être pas là… Ce qui intéresse Solana, c’est en fait le tableau de mœurs que dessinent les jumeaux et leur entourage d’un côté, et la classe barcelonaise aisée de l’autre. Le lecteur suit ainsi au jour le jour les avancées de l’enquête, auxquelles sont habillement mêlées les affaires de famille de ces « jumeaux presque parfaits » et une part de critique sociale.
Au final, le rythme donné par la pseudo filature permet un texte sans temps mort, et d’une gaieté véritable tant ses personnages principaux sont attachants.

Teresa Solana : Des jumeaux presque parfaits, traduit de l’espagnol par Juan Vila, Actes Sud, 2009, 22€

Rien à craindre“Je ne crois pas Dieu mais il me manque”… La soixantaine un peu sourde, Julian Barnes se penche à l’avance au dessus du trou, du caveau de famille, de la place réservée qui l’attend. Rien à craindre! C’est vite dit… Julian Barnes nous convoque auprès du feu, à côté de Flaubert, Jules Renard, ses maîtres, et disserte sur sa peur de la mort, sur ses parades, ses lectures, ses souvenirs de famille hilarants. Entre trouille bleue et rire jaune, lectures savantes et fanfaronnades, ce livre ne nous épargne guère, nous lecteurs. Et si on allait l’oublier avant sa mort, ou pire après. “Salaud de lecteur!” C’est nous qui le pousserions dans le trou? Grave, délicieux, paranoïaque, ce journal de bord d’un athée qui le regrette est un merveilleux compagnon de route pour insomniaques guettant l’ombre sur le mur, le souffle de l’au-delà, les signes avant coureurs de…Tu dors?

Julian Barnes : Rien à craindre, merveilleusement traduit par Jean-Pierre Aoustin, Mercure de France, 2009, 302p, 23€

Le dieu des animauxCe roman passionnant se déroule dans un ranch plutôt minable… Le père tente difficilement de faire survivre sa famille en profitant de la naïveté des amateurs d’équitation; la mère est alitée depuis la naissance de sa deuxième fille; l’aînée s’est sauvée avec un cow-boy…
Un milieu triste et qui pourrait être désespérant… et pourtant Alice y grandit avec intelligence, passion et finesse!

Aryn Kyle : Le dieu des animaux, Gallimard 2009, traduit de l’américain par Anne-Laure Tissut, 415p, 25€