Michael Turner vient de perdre sa femme Caroline, journaliste tuée au Pakistan par un drone américain piloté depuis le désert du Nevada. Dès lors, à quoi bon rester seul dans le cottage des Cornouailles ? Retour à Londres donc, et là, trouver réconfort et amitié chez un couple voisin. Mais pour qui fonctionne cette amitié, et jusqu'où peut-elle aller ? Alors que de l'autre côté de l'Atlantique, l'officier responsable du drone fait face à son erreur et sa culpabilité, prenant même contact avec Michael, le destin de celui-ci bascule une nouvelle fois. Basculement provoqué non plus par cette guerre lointaine qui ébranle un monde globalisé, mais plus prosaïquement par ce genre d'erreurs qu'on peut commettre de bonne foi, par maladresse et dont les conséquences sont imprévisibles. Plus de tranquillité après cela. Déni, mensonge à soi-même et aux autres, comment affronter cette fatalité qui vous tombe dessus et vous mène à trahir malgré vous ceux dont vous pensiez être l'ami sincère ?
J'ai vu un homme est le deuxième roman traduit du jeune auteur anglais Owen Sheers, et c'est redoutable de maîtrise. Roman contemporain, thriller psychologique, évocation de cet effet papillon qui veut qu'un geste effectué à 15.000 kms produise des effets jusque dans votre intimité, ceux qui aiment les romans anglais et plus précisément les livres de Ian McEwan, auquel l'éditeur compare Owen Sheers avec justesse, apprécieront. Une découverte.
Owen Sheers : J'ai vu un homme, roman traduit de l'anglais par Mathilde Bach, Editions Rivages 2015, 350p, € 21,50.
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