Une intrigue politico-policière peut-elle être absurde et drôle ? Absurde comme le régime nord-coréen, peut-être, drôle comme un roman de Jean Echenoz, certainement.
Une jeune femme oisive, Constance, est enlevée, et isolée au milieu de la Creuse, donc au milieu de nulle part, par un mystérieux commando qui, sous couvert d'une demande de rançon, cherche en fait à la rendre "ductile", donc disponible et souple, en vue d'une opération d'exfiltration d'un cacique du régime de Pyongyang. Comme à l'accoutumée, Jean Echenoz joue de tous les codes pour offrir un livre de genre, en l'occurence un roman d'espionnage, plein d'esprit, mais totalement décalé et à la mécanique extrêmement bien huilée, décrivant avec une précision clinique les moeurs de l'homme contemporain, le côté cocasse -ou non- de ses états d'âme, le tout sur fond de géopolitique mondiale où les protagonistes ressemblent plus aux Pieds nickelés quà de sérieux professionnels. Mais peut-être est-ce la réalité ? Brillant, décalé, "échenozien".
Jean Echenoz : Envoyée spéciale, Editions de Minuit, 2016, 313p, 18.50€
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