Cette danse macabre, nous entraîne dans une Corse âpre, rude, après la chute de Napoléon. Des mercenaires livrés à eux-mêmes pillent et terrorisent les villages. Quatre d'entre eux ont mutilé le frère d'une jeune femme, qui pour le venger, engage un vieux tueur solitaire, presqu'à la retraite, perclus, qui porte le nom engageant de L'Infernu. François Villon n'est pas loin, dans cette nef des misérables et des fous, ni par l'image ni par la langue, forte et belle de cet auteur corse, ami de Jérôme Ferrari, qui nous dit peut-être des choses sur d'autres mercenaires, révoltés sans cause, qui confondent liberté et barbarie.
Marc Biancarelli : Orphelins de Dieu, Actes Sud, 2014