Comment rester debout face à l’absence ? Pour ne pas sombrer davantage, Paul Anderen, le héros du sixième roman d’Olivier Adam (« Je vais bien ne t’en fais pas »), quitte la banlieue parisienne et s’installe à Saint-Malo, sa ville natale, avec ses deux enfants Manon et Clément . Sa femme Sarah a disparu il y a un an, sans un mot d’explication. Nul ne sait ce qu’elle est devenue, ni même si elle est encore en vie. Pour tenter de faire face à cette absence abyssale, Paul revient sur les lieux de son enfance.
Avec un sens aigu du romanesque, Adam touche au plus juste. Ses personnages, écorchés par la vie, se reconnaissent sans se juger. Ces êtres au bord de la rupture se rapprochent, se serrent et s’étreignent pour s’insuffler un peu de chaleur ou d’amour. Ils sont comme ces maisons de bords de mer, serrées les unes contre les autres, « poussées à l’eau par le pays tout entier, suspendues juste ¬¬au-dessus, en lisière, marginales et fragiles, menacées mais debout ». L’émotion est à fleur de pages tout au long de ce roman solaire et l’on ne peut être que bouleversé par la force du lien qui unit ce père et ses enfants.
Olivier Adam : Des vents contraires“, L’Olivier, 2009, 255p.