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Le mercredi 9 novembre à 20h
Jean-Marc Ceci : Monsieur Origami ( Gallimard)
et Manuel Capouet : Le Modèle (Diagonale)
Deux premiers romans de cette rentrée littéraire foisonnante. Deux livres japonisants, mais dont les auteurs sont belges (et l'un d'eux habite Waterloo). Et deux livres aux accents de prime abord différents.
Le Modèle, c'est Jacques-san, jeune chercheur en climatologie, qui nous offre une percée rare dans les arcanes de la simulation climatique à Tokyo et dévoile au lecteur l’envers du décor des prédictions planétaires.
Mais si le narrateur a quitté son pays pour l'Orient, dans Monsieur Origami, c'est l'inverse : Kurogiku, tombé amoureux à 20 ans d'une Italienne, quitte le Japon pour la retrouver et s'installer en Toscane où il vit en ermite durant quarante ans. Il s'y adonne à l'art du washi, papier artisanal japonais, dans lequel il plie des origamis.
L'un est un roman qui mêle érudition et légèreté, humour et originalité d'écriture ; l'autre est un modèle de dépouillement, mais aussi de profondeur. Et pourquoi pas, de "zénitude".
Si différents ? De part et d'autre, sagesse nippone.
Toutes nos rencontres sont entrée libre - votre éventuelle réservation nous aide à organiser la soirée.
"Il faut écrire ce qu'on ignore. Au fond, le 14 Juillet on ignore ce qui se produisit. Les récits que nous en avons sont empesés ou lacunaire. C'est depuis la foule sans nom qu'il faut envisager les choses. Et l‘on doit raconter ce qui n'est pas écrit."
Car il y a autre chose à voir. Que sait-on du 14 juillet ? Une date que les discours ont façonnée en symbole, mais qui est avant tout le fait d'hommes et de femmes dont l'exaspération face aux difficultés quotidiennes et l'indifférence de la Cour, éclata pour devenir révolution. Le 14 juillet, c'est Paris, c'est une masse de bras et de jambes qui, sans le savoir, va donner naissance à un monde nouveau. C'est le peuple ici qui prend la parole.
Eric Vuillard écrit des livres qui lui sont propres, à mi-chemin du récit et de la fiction, et qui racontent autrement des histoires que l'on pense connaître. Ainsi, parmi d'autres, de Congo, qui met en scène diplomates et administrateurs, ceux qui inventèrent la colonisation de ce pays-continent. Ainsi de Tristesse de la terre qui raconte l'épopée du célèbre Buffalo Bill, et la transformation du massacre des Indiens en spectacle divertissement, un genre qui ne s'est pas épuisé depuis. 14 juillet est de la même trempe .C'est l'Histoire revisitée en histoires, clairement documentée, au-delà des récits et discours habituels, et dont l'angle de vue est lourd de sens. Lequel ? Nous en discuterons avec Eric Vuillard, le lundi 24 octobre à 20h.