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Nouveau venu sur notre comptoir : l’excellent magazine Books.

Books22Parmi les revues de critique bibliographique que nous suivons, nous comptons quelques magazines de vulgarisation, bien connus du grand Books21public. Certes, la tradition de consécration du Magazine littéraire est complémentaire des prospections littéraires de l’exigeant Matricule des anges. Néanmoins, parce qu’ils restent tous deux culturellement centrés sur le monde (parisien) des lettres françaises, ils n’ont pas vocation à recenser des essais non littéraires, pas plus qu'à adopter des points de vue étrangers. Pour ces deux aspects, ces périodiques destinés au grand public sont désormais utilement complétés par le dynamique magazine Books, nouvellement arrivé dans notre librairie.

Hommage au Street Art, d'où notre librairie tient son nom, c'est en compagnie de l'artiste de génie Banksy que Graffiti vous souhaite une heureuse année 2011.

Banksy est cet artiste engagé dont personne ne semble connaître l'identité exacte, mais dont la notoriété a fait le tour du monde. Banksy, star du street art, a commencé par couvrir les murs de Londres et de Bristol de ses pochoirs subversifs et décalés, avant de faire de même aux Etats-Unis, et plus récemment en Israël et en Palestine, où ses couvertures du mur de séparation n'ont fait qu'accroître sa réputation de poète activiste. Son business core, si l'on peut dire, car rien n'échappe au marketing de l'art contemporain, est le détournement visuel d'images habituellement banales. Ainsi de cette petite fille qui fouille au corps un bobby ; ou ce manifestant masqué qui ne lance pas un cocktail molotov, mais une gerbe de fleurs. Banksy flowers
C'est ce dernier pochoir qui figure en couverture de son ouvrage Wall and piece (Century), qui vient d'être publié en France sous le titre Guerre et spray (Alternatives). La force de cette oeuvre est avant tout dans l'image et son contexte, et on peut s'interroger sur le bien-fondé d'une traduction française des textes qui les accompagnent parfois, sans mettre en regard les originaux en anglais. Mais sans doute n'est-il pas inutile d'insister, comme le fait Banksy, sur le sens de son activisme. D'abord une charge politique contre la société consumériste et sa réalité sociale : "We can't do anything to change the world until capitalism crumbles. In the meantime we should all go shopping to console ourselves." Ensuite une défense de son art comme création à part entière, dont la matière première est le mobilier urbain : murs, lampadaires, cabines téléphoniques, dont l'usage est détourné, en toute illégalité, mais sans ce vandalisme qu'il dénonce chez les amateurs incompétents du graffiti.
A noter que le street art, et c'est la force redoutable du système, est sorti de la clandestinité pour entrer dans la sphère marchande. Banksy s'expose dans les musées aujourd'hui, "il vaut cher", et que pense-t-il du fait que son livre Wall and piece est imprimé en Chine, logique que son oeuvre ne peut que dénoncer par ailleurs ? Banksy wall
Sa traduction française accompagne la sortie du film Faites le mur ! (Exit through the gift shop), réalisé par Banksy lui-même. Il a été présenté aux festivals de Sundance, Berlin et Deauville.


haitiLe séisme terrifiant qui a frappé Haïti, au début de l’année, après tant d’autres malheurs, ne doit pas faire oublier qu’il y a un autre regard à porter sur ce pays. En raison peut-être de son histoire tourmentée, Haïti a toujours connu une vie culturelle et littéraire étonnante. Ses nombreux écrivains, poètes, romanciers, dramaturges, sont là pour en témoigner, et ses librairies pour faire vivre leurs livres.
Leur appartenance au seul pays francophone indépendant (depuis 1803 !) des Caraïbes, né d’une révolte d’esclaves arrivés d’Afrique, écartelé par une histoire souvent tragique entre les influences française et espagnole, puis nord-américaine, en a fait les témoins et les messagers d’une culture originale . Entre le Vodou, terre d’origine, et l’exil, parfois terre de salut, s’est développée une littérature foisonnante, elle-même partagée, comme dans toutes les anciennes colonies, par une double affirmation : dans les Caraïbes, c’est ce mouvement connu sous le nom de Créolité, affirmation de soi par la langue locale, et c’est aussi la langue héritée des Européens, dont l’usage classique est mâtiné d’inventions langagières qui font une littérature dont les figures les plus connues sont René Depestre, Gary Victor, Frankétienne, Louis-Philippe Dalembert, Lyonel Trouillot, Dany Lafferrière…

Les librairies d’Haïti ont été durement touchées par le tremblement de terre. La Pléiade, principale librairie de Port-au-Prince, a ainsi été totalement détruite. Il faudra du temps et des moyens pour rebâtir ces espaces de liberté qui, malgré la misère et le chaos politique (ou précédemment la dictature), ont porté le vent du monde et de la pensée au cœur d’Haïti.
Pour les aider à se reconstruire, les libraires francophones de Belgique ont repris la parole qu’au lendemain de la catastrophe, Dany Lafferrière adressait à Frankétienne, poète et dramaturge haïtien : « Ne laisse pas tomber. C’est la culture qui nous sauvera. Fais ce que tu sais faire ».
Les libraires ont donc fait ce qu’ils savent faire : proposer une sélection de titres d’auteurs haîtiens, et reverser un quart du montant de leurs ventes à l’Association internationale des Libraires francophones. Celle-ci centralise les aides de tous les libraires francophones qui, à travers le monde, au Sénégal, en Australie, en Egypte, au Liban, en France ou en Belgique, et partout ailleurs, ont décidé de montrer la grande fraternité qui unit les libraires.
La Pléiade a pu, depuis, relancer ses activités, et a décidé d’investir dans un nouvel espace, plus grand, mi-librairie, mi-espace culturel.