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Voilà un premier roman qui ne manque ni d’air ni de souffle. A vingt-cinq ans, Frantz est hospitalisé d’urgence pour à un décollement de la plèvre. Ce qui le gêne, plus encore que les tuyaux qu’on lui glisse dans le thorax, c’est que la femme qu’il aime et qui vient de le quitter s’abstient de lui rendre visite. Pourtant, notre héros malheureux en est certain, elle ne va pas tarder à donner de ses nouvelles… L’ homme malade dans son corps l’est aussi dans ses sentiments. A tel point que l’absente qui le hante lui fait oublier l’humiliation de sa condition. La maturité et la maîtrise de l’écriture sont étonnantes dans cette première ouvre. Le ton est tour à tour drôle, pathétique et enlevé, et la plume, très prometteuse. Une découverte.

Jean-Baptiste Gendarme
Chambre sous oxygène
Gallimard

Hélène Lenoir, nouvelliste et romancière de grand talent, est de retour avec un recueil dans la lignée de ses textes précédents. Depuis « La Brisure » en 1994 déjà publié aux Editions de Minuit, elle trace avec une sensibilité rare le contour de nos vies pour mieux aller au fond de l’intime : les élans du cour, les non-dits familiaux, les corps qui se frôlent, les sentiments qui s’étiolent. en très peu de mots toujours justes et sans excès, l’émotion est là. C’est le cas dans L’Entracte, la première des cinq nouvelles qui donne son titre à ce nouveau recueil. Dans chacune d’entre elles, les personnages se retrouvent face à eux-mêmes, à un tournant de leur vie, confrontés sans l’avoir choisi au même dilemme : partir, renoncer, céder à l’envie de fuir ou plier devant l’obligation de rester, continuer à croire, garder l’espoir, malgré le temps qui passe et le désamour qui point.

Hélène Lenoir
L’entracte
Minuit

Dans un bouge sordide de Back’o Town, coup de tonnerre ! Buddy Bolden fait trembler la Nouvelles Orléans d’un solo de cornet rageur et presque démoniaque ; et le petit « Dipper mouth », futur Louis Armstrong, qui le contemple médusé, de comprendre la musique et de se mettre à l’aimer, vraiment. Cette rencontre fortuite, telle une révélation, un début de vérité, fera de lui le trompettiste fameux qu’on connaît.
Dans les mots d’Alain Gerber, spécialiste reconnu du jazz, c’est donc Louie qui se raconte, qui se souvient de ses trente premières années. Un voyage dans le temps, vers l’enfance, la misère, les fanfares, les petites formations et le succès un peu plus loin.
Une biographie donc, mais qui se veut absolument romancée. D’une part car elle fait le choix des souvenirs, ceux qui font fi de la vérité historique, ces anecdotes métamorphosées, tout ce qui a bâti, finalement, une légende autour de ‘Satchmo’; et roman, d’autre part, car elle se lit comme tel, pour avoir été écrit comme tel.
Un très bon roman. Plein de gouaille, de style, de nostalgie en demi-teinte, un livre rempli des odeurs de la Louisiane du début du siècle, des artifices vaudous, des haricots rouges et de jazz, surtout, car c’est là qu’il est né, précisément.
Il ne manque plus alors que la bande son, mais elle est superflue, peut-etre, car le pied bat la mesure au fil des pages. Pourtant, le livre refermé, comment ne pas courir chez son disquaire, pour prolonger encore ces magnifiques lignes, pour tenter de percer aussi ce secret qu’on devine sans peine, caché la derrière, mais qui nous échappe sans cesse ? Celui d’une musique qui dit plus que les notes ou les rythmes, qui dit l’Homme et sa souffrance.

Alain Gerber
Louie
Livre de Poche