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On parle beaucoup, ces dernières semaines, du livre d'Edouard Louis, dont c'est à 21 ans seulement le deuxième ouvrage. Et pour cause : ce récit de l'adolescence de l'auteur dans une toute petite ville du nord, et du rejet de son homosexualité par son milieu d'origine, est assez sidérant. Ce sont les brimades infligées quotidiennement par deux autres collégiens, c'est peut-être surtout finalement la violence de certaines phrases prononcées par sa propre famille...

A cet égard, le texte rend très bien la langue telle qu'elle est malmenée par ceux qui l'entourent, en contraste avec la prose à la fois classique et soignée d'Edouard Louis. Surtout, celui-ci revendique et étaye avec sa propre histoire, la thèse sociologique selon laquelle ce sont des conditions sociales misérables qui, avant tout, expliquent le comportement de ses proches. De la même manière, la fuite finale vers une autre ville, est moins l'expression d'une volonté consciente qu'une conséquence inévitable de l'ordre des choses, comme un corps humain expulse un autre corps qui lui est étranger.

On comprend, en lisant "En finir avec Eddy Bellegueule", qu'Edouard Louis comme il le dit lui-même, ait dû le tuer et prendre un nouveau nom. On comprend aussi qu'il ne puisse aujourd'hui être vraiment à l'aise ni avec les prolos, ni avec les bourgeois.

 

Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Seuil, 2014, 17 euros.

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