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Purge

C'est un roman qui, dès sa parution au mois d'août, avait trouvé un excellent écho critique, et d'emblée l'intérêt des lecteurs. Venu de Finlande, gratifié déjà des prix littéraires les plus prestigieux de son pays, il vient de recevoir le Prix Femina étranger 2010, en même temps que le Grand Prix littéraire du Conseil nordique, émanant des cinq pays du Nord de l'Europe, et considéré comme un Nobel régional. Impressionnant, mais pas trop étonnant.
Car Purge est vraiment un grand livre. Il débute en 1992, dans une Estonie qui vient de se libérer du joug soviétique, mais évidemment pas de son histoire et de ses pesanteurs. Une vieille femme, Aliide, recluse dans sa ferme, recueille chez elle, un peu contre son gré, une jeune fille, Zara. Mais celle-ci, qui fuit un compagnon proxénète, caricature de ces trafiquants de chair fraiche que la disparition du communisme a vu éclore, n'arrive pas chez Aliide par hasard. Et c'est toute la trame du livre qui en découle : une histoire particulière relie ces deux femmes, et cette histoire est aussi celle de l'Estonie depuis la seconde guerre mondiale.
On a peine à imaginer la réalité que vivent les femmes et les hommes dans un pays occupé. La falsification du langage, la compromission, voire la collaboration, mais aussi pour certains le courage de résister et le risque permanent. Et malgré tout cela, la vie ordinaire et ses passions. Purge raconte aussi une terrible histoire d'amour.

Sofi Oksamen Purge, roman traduit du finnois par Sébastien Cagnoli, Editions Stock, 2010.

Le faux amiLe monde change, se lamente le vieil Hermann Freytag. Jadis correcteur pour une maison d’édition ayant pignon sur rue dans la capitale autrichienne, quitté il y a un an par sa femme et désormais pensionné, il s’enlise peu à peu sans s’en apercevoir dans une vie sans éclat. Deux évènements viennent bouleverser son quotidien : la rencontre avec l’intrigant Signori, et la demande faite par l’ancien employeur de Freytag de bien vouloir corriger un dernier manuscrit. Et voilà notre « héros » précipité bon gré, mal gré, dans la grande Histoire.
Si le choix, fait par H. B. Nilsson, de faire évoluer en parallèle le personnage de Hermann et l’intrigue politique autour de l’élection d’un nouveau pape, n’est peut-être pas tout à fait judicieux, ce premier roman ne manque pas d’intérêt. L’auteur peint en effet avec talent deux portraits : celui d’un homme et celui d’une époque. L’ancien correcteur est un homme dépassé, qui ne comprend plus le temps dans lequel il vit, pas plus qu’il n’admet que son épouse l’ait quitté. C’est le côté un peu présomptueux du personnage qui nous le rend attachant : il voit une femme, et croit encore pouvoir la séduire ; il pense s’être fait un nouveau compagnon, mais il ne veut pas s’interroger sur les zones d’ombre de celui-ci…
Nilsson parvient aussi à rendre le désabusement devant la modernité, qui s’annonce à grand renfort de bruits et de lumières. Tout va plus vite, trop vite, dit déjà Hermann…

Henrik B. Nilsson : Le faux ami, traduit du suédois par Philippe Bouquet, Grasset, 2010, 567p.

La couleur des sentimentsChez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l’a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.

Passionnant, drôle, émouvant, La Couleur des sentiments a conquis l’Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d’exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture. (Notice de l’éditeur)
Nous confirmons !

Kathryn Stockett : La couleur des sentiments, Jacqueline Chambon, traduit de l’américain par Pierre Girard, 525p, 23,80€