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vasquezbruitchosesDeux boules de billard a distance l'une de l'autre ornent la couverture et donnent le ton. Quand l'une touche l'autre, elle dévie sa trajectoire, roule vers là où elle ne voulait pas.

Ainsi en va-t-il de la vie du narrateur, jeune professeur de droit, amoureux, et bientôt père, qui en sortant de la salle de billard avec un partenaire de jeu dont il ne sait rien, voit surgir des tueurs. L'homme qui marchait à ses côtés, est abattu et lui-même est grièvement blessé. Pourquoi? Par qui? Il ne sait, mais toute son existence va s'en trouver changée. Depuis ce jour, la peur s'est immiscée sous sa peau et une sorte de mur invisible se dresse entre lui et le monde. A partir de là, Juan Gabriel Vasquez compose un roman qui navigue entre les eaux de l'enquête politique et psychologique. Comme dans le film « Vertigo », le narrateur est aspiré par la vie de l'homme mort à ses côtés, fasciné, parasité par lui. A l'image de la Colombie gangrénée par la mafia du cartel de la drogue, qui est la toile de fond de ce roman remarquablement construit.

Juan Gabriel Vasquez : Le bruit des choses qui tombent, traduit de l'espagnol (Colombie) par Isabelle Gugnon, 304p, 20€

CertainesCertaines n'avaient jamais vu la mer et surtout aucune des ces jeunes Japonaises embarquées pour la Californie ne savait à quoi s'attendre en ce début de XXème siècle.

Tout comme nous, lecteur, tenu en haleine par l'écriture lancinante de Julie Otsuka.

On aimerait en savoir plus sur ces femmes qui quittent tout en espérant trouver une nouvelle vie plus digne auprès de leurs futurs maris nippo-américains. Certaines ont menti sur leurs qualités mais certains maris aussi et les prétendants sont rarement à la hauteur. Petit à petit, au-delà des peurs et des espérances, on en apprend plus sur les traditions japonaises et sur l'adaptation des immigrantes à leur nouveau pays. Elles donnent également un regard sans concession sur ce monde rêvé, très raciste, qui d'ailleurs les déportera dans des camps après l'attaque de l'armée japonaise sur Pearl Harbor.

Car Julie Otsuka raconte dans ce deuxième roman, un épisode dramatique de l'histoire américaine qui déporta ses habitants d'ascendance japonaise dans des régions inhospitalières pour officiellement prévenir tout risque d'espionnage ou de sabotage mais aussi pour les faire travailler dans des champs de betteraves.

Un roman historique très fort, curieusement écrit à la première personne du pluriel mais qui justement créée une envoûtante litanie en hommage aux ancêtres disparus et trop tôt oubliés de la mémoire américaine.

 Julie Otsuka : Certaines n'avaient jamais vu la mer, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Carine Chichereau, Editions Phébus, Paris, 2012, 142 p. , 15€

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COui, "C" est bien le titre du roman de cet artiste Anglais touche-à-tout. Il faut bien avouer que se lancer dans la lecture de "C" est une sorte d'acte littéraire kamikaze où toutes vos petites habitudes sont bousculées. Voyez-un peu : Serge Carrefax, né juste à la fin du XIXème siècle en Angleterre vit une enfance singulière. Son père, sorte de savant fou (ou de Professeur Tournesol -car Tom McCarthy a également écrit un essai sur Hergé) est passionné de nouvelles technologies et en particulier par les ondes radio. Sa mère, muette, élève des vers à soie et fait le commerce du tissu. Quant à sa grande soeur Sophie, elle est tout simplement surdouée et pratique les sciences comme elle respire. Tout irait pour le mieux si un jour... (ne lisez surtout pas la quatrième de couverture si vous souhaitez vous immerger dans ce roman-fleuve à surprises car l'éditeur a été bien trop bavard et en révèle trop avant le début de la lecture).

A ce début d'histoire se greffe des descriptions scientifiques assez obscures pour les non-initiés mais aussi des passages très poétiques en pleine attaque aérienne allemande, et des situations très drôles notamment lorsque le héros se venge des charlatans prétendant communiquer avec les morts...

Un roman ouvrant des pistes sur tellement de sujets qu'ils serait ridicule d'essayer de les résumer ici (communication, liens familiaux, guerre, psychanalyse, Histoire, sciences...) mais surtout un roman déstabilisant qui pousse son lecteur à regarder autrement la littérature.

Tom McCarthy : C, traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Thierry Decottignies, Editions de l'Olivier, Paris 2012, 428 p., 24 €

 

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