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itatinemaux lavacheryThomas Lavachery publie un petit livre pour tous, jeunes et adultes, intitulé Itatinémaux. Cet ouvrage à la présentation soignée alterne une vingtaine de brefs chapitres avec des illustrations au trait. Textes et images sont l’œuvre de l’écrivain, dessinateur talentueux dont on apprend qu’il a abandonné une vocation d’auteur de bande dessinée pour se consacrer à la littérature. Dès la couverture, son style graphique évoque à la fois les illustrations de romans de Claude Lapointe et les gravures des guides nature (les meilleurs, selon Lavachery, étant publiés par Delachaux et Niestlé).

Ce livre autobiographique raconte la passion de l’auteur pour toutes sortes de bêtes - chats, caméléons, tritons, pleurodèles, chow-chow, etc. - qui ont accompagné et marqué son existence, bien qu’elles ne soient pas toujours des animaux de compagnie conventionnels. Fils d’un pédagogue formé à l’école du Dr Decroly, Thomas a toujours été confronté à la nature, fidèle à l’idéal rousseauiste. On en apprend beaucoup sur l’enfance du grand écrivain jeunesse (auteur de la saga de Bjorn le Morphir), mais aussi sur les espèces locales ou exotiques qu’il a côtoyées de près. Il décrit avec précision et humour les mœurs de ces « itatinémaux », comme lui et sa sœur les appelaient dans leur langue imaginaire. Ses récits bucoliques se déroulent à deux pas de chez nous, entre Uccle et Ixelles.

Thomas Lavachery : Itatinémaux, Aden, 2014, 103p, 14€

 

On parle beaucoup, ces dernières semaines, du livre d'Edouard Louis, dont c'est à 21 ans seulement le deuxième ouvrage. Et pour cause : ce récit de l'adolescence de l'auteur dans une toute petite ville du nord, et du rejet de son homosexualité par son milieu d'origine, est assez sidérant. Ce sont les brimades infligées quotidiennement par deux autres collégiens, c'est peut-être surtout finalement la violence de certaines phrases prononcées par sa propre famille...

A cet égard, le texte rend très bien la langue telle qu'elle est malmenée par ceux qui l'entourent, en contraste avec la prose à la fois classique et soignée d'Edouard Louis. Surtout, celui-ci revendique et étaye avec sa propre histoire, la thèse sociologique selon laquelle ce sont des conditions sociales misérables qui, avant tout, expliquent le comportement de ses proches. De la même manière, la fuite finale vers une autre ville, est moins l'expression d'une volonté consciente qu'une conséquence inévitable de l'ordre des choses, comme un corps humain expulse un autre corps qui lui est étranger.

On comprend, en lisant "En finir avec Eddy Bellegueule", qu'Edouard Louis comme il le dit lui-même, ait dû le tuer et prendre un nouveau nom. On comprend aussi qu'il ne puisse aujourd'hui être vraiment à l'aise ni avec les prolos, ni avec les bourgeois.

 

Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Seuil, 2014, 17 euros.

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Sylvain Tesson avait enchanté avec son Dans les Forêts de Sibérie, récit d'une réclusion volontaire qui nous avait paradoxalement bien fait voyager ; il nous revient avec les fort bonnes nouvelles de S'abandonner à vivre. Car il ne faut pas réduire notre homme au seul genre du récit de voyage dans lequel, par ailleurs, il excelle. Pour mémoire, Une Vie à coucher dehors avait reçu le Prix Goncourt de la nouvelle en 2009, et le présent recueil confirme en la matière l'habileté de son auteur.

Le dépaysement est bien sûr présent, avec des destinations aussi variées que le Sahara, la Chine ou encore l'Afghanistan. Mais également d'autres passions de Tesson que l'on connait peut-être moins bien, comme l'escalade, sur rocher ou... suspendu à une gouttière! Avec, dans toutes ces histoires, un regard volontiers critique (parfois trop?) sur notre "beau" monde.

Les récits en question ne sont pas toujours gais, mais le lecteur est de suite saisi par le style à la fois soigné et accessible de l'auteur, le pittoresque des personnages, les descriptions de certaines contrées... On découvrira donc avec bonheur La gouttière, La ligne ou encore Les égards, pour ne citer que 3 textes.

Il y a décidément quelque chose d'entraînant chez Tesson.


Sylvain Tesson, S'abandonner à vivre, Gallimard, 2014, 17,90 euros.

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