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DetroitUn livre hallucinant, magnifique et terrible à la fois.
Detroit, ville jadis florissante portée par l’industrie automobile dans les années 1920 n’est plus qu’une ville fantôme.
Detroit destroyed pourrait-on ironiser si les photos de Yves Marchand et de Romain Meffre prêtaient à rire. Avec le déclin progressif des usines de montage, le chômage, le désinvestissement, l’effondrement de la sphère publique, le centre-ville s’est vidé de ses habitants et de son activité. Vastes palais délabrés, théâtre somptueux devenus des parkings, bureaux désertés où subsiste le mobilier, donnent l’impression d’un décor d’apocalypse. Magistral travail d’archéologie de notre modernité, ce livre de photos grands formats est introduit par le texte d’un historien éclairant le déclin du rêve américain à travers cette ville, symbole de « l’avant-garde de la désindustrialisation » : Aucun endroit n'incarne davantage les forces créatrices et destructrices de la modernité que Detroit, passé et présent.

Yves Marchand et Romain Meffre : Detroit, vestiges du rêve américain, Steidl, 88 euros.

ParlerdeFlorenceAux amoureux de la Florence toscane, pris d'effroi au spectacle d'une certaine Italie d'aujourd'hui, on ne saurait mieux conseiller que la lecture de ce texte magnifique : Parler de Florence - Parlare di Firenze. Il s'agit d'une conférence prononcée en 1955 par Piero Calamandrei, juriste et écrivain, antifasciste de la première heure, grande figure intellectuelle de l'après-guerre en Italie. Ce texte est bien sûr éternel. En peu de mots, le temps d'une conférence d'une heure, il évoque une région, la Toscane, dont le coeur est la ville de Florence, cette accumulation d'âme, cet ensemble extraordinairement complexe de conditions ethniques, esthétiques, historiques, de langue, de religion, de coutumes, de paysages... qu'on appelle Florentinité. C'est bien plus qu'une ville, c'est un monde, une époque, un moment universel de la civilisation occidentale. Florence, c'est aussi la permanence d'un paysage, d'une langue, de coutumes marqués de l'empreinte des Etrusques, dont l'auteur se sent le fils, plus que celui des Romains.
Et c'est aussi une bonne partie de l'art occidental, avec un mystère non résolu : comment une ville moyenne de cinquante mille habitants a-t-elle pu être un tel creuset et engendrer en quelques dizaines d'années, autant d'artistes et de créateurs ?
Agrémenté d'illustrations de l'auteur et de Gérard de Palézieux, édité en version bilingue dans une présentation soignée, ce texte est un plaisir, un régal.

Piero Calamandrei : Parler de Florence - Parlare di Firenze, Editions de la revue Conférence, traduction française de Christophe Carraud, Paris, 2010, 25€.

Ou comment lire les tableaux. Voilà un livre tout a fait accessible à l’amateur d’art qui découvre, aime les tableaux, sans avoir toujours le fil conducteur pour les interpréter, les « lire ». Quatre auteurs croisent leurs connaissances pour éclairer le portrait, la vanité, le trait et une vingtaine d’autres entrées. Partant d’un tableau, ils nous invitent à comprendre la structure, la symbolique, les influences en replacant l’oeuvre dans son contexte, l’époque. Un extrait littéraire accompagne la démarche aussi passionnante que plaisante à parcourir.

L’art pris au mot
Collectif (Alain Jauber, Valérie Lagier et autres)
Gallimard