Source : LA LIBRE BELGIQUE

"L'éditeur Luc Pire, qui venait déjà de reprendre les éditions du Grand Miroir en faillite, vient d'annoncer la reprise de La Renaissance du Livre. On sait que l'éditeur tournaisien, après avoir connu de très grandes difficultés de trésorerie, était en état de faillite virtuelle depuis juin dernier, avant d'être juridiquement en faillite. La Renaissance du Livre, c'est encore un stock de 500000 livres et un très large catalogue de 600 titres, principalement dans le livre d'art. Le prix de la reprise n'a pas été divulgué.

Juridiquement, c'est la société Tournesol Conseils de Luc Pire (16 emplois temps plein et 4 millions d'euros de CA), dont il est par ailleurs le seul actionnaire depuis le retrait, il y a quelques mois, du groupe Rossel, qui rachète La Renaissance du Livre. Tournesol aura trois marques éditoriales: les éditions Luc Pire qui ont 600 titres à leur catalogue et qui se concentreront dorénavant sur le document et le «débat citoyen», Le Grand Miroir que Luc Pire a récemment racheté après leur faillite et qui sera centré sur la littérature et les essais en continuant à travailler avec Stéphane Lambert et enfin, La Renaissance du Livre qui accueillera les beaux livres: livres d'art, de voyages, sur le patrimoine, livres d'images.

Ce rachat signifiera une redistribution des catalogues et un élagage à La Renaissance du Livre. Luc Pire, qui se qualifie de «prudent et pas mégalo» , va ainsi rationaliser son offre, faire des économies d'échelle et sortira, en régime de croisière, une soixantaine de nouveaux titres par an à La Renaissance du Livre, autant aux Editions Luc Pire et une vingtaine au Grand Miroir.

Diffusé en France

Pour réaliser ces objectifs et relancer la marque Renaissance, fortement malmenée ces derniers mois, Luc Pire a engagé comme directrice éditoriale Clotilde Guislain, qu'il connaît depuis très longtemps. Elle fut, comme lui, directrice d'Infor Jeunes, mais surtout elle a 30 ans d'expérience dans le monde de l'édition: travail chez Casterman, direction des éditions Milan en Belgique, travail sur les magazines jeunes chez Rossel. Elle avait été engagée, il y a quelques mois, par Luc Pire comme consultante pour analyser le «dossier Renaissance» et la voilà en charge de toute la politique éditoriale du groupe, Luc Pire se recentrant sur son point fort, le commercial.

Clotilde Guislain a repris contact depuis plusieurs semaines avec les auteurs de La Renaissance pour les rassurer et redonner une confiance dans le label. L'idée est de conserver au moins 200 des 600 titres au catalogue actuellement. L'équivalent de 3,5 emplois temps plein sera créé prochainement.

Le siège de La Renaissance, actuellement à Tournai, déménagera ailleurs en Hainaut et on parle de Mons, fief de Di Rupo et capitale culturelle de la Wallonie. On sait que Pire entretient toujours de bonnes relations avec le monde politique, toutes tendances confondues.

Mais ce qui pour Luc Pire a été déterminant dans sa prise de risque a été l'accord signé la semaine dernière avec la CDE-Sodis liée à Gallimard et qui lui assure une diffusion professionnelle et solide vers la France et toute la francophonie. Un point essentiel, dit-il, qui permettra à de nombreux titres de ses labels de connaître une diffusion en France, gage de leur rentabilité."

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