"En célébrant cette journée dans le monde entier, l'UNESCO s'efforce de promouvoir la lecture, l'industrie éditoriale et la protection de la propriété intellectuelle à travers le droit d'auteur.

Le 23 avril 1616, disparaissaient Cervantes, Shakespeare et Garcilaso de la Vega dit l'Inca. Ce 23 avril marque aussi la naissance, ou la mort d'éminents écrivains comme Maurice Druon, K. Laxness, Vladimir Nabokov, Josep Pla ou Manuel Mejía Vallejo. C'est pourquoi, cette date ô combien symbolique pour la littérature universelle, a été choisie par la Conférence générale de l'UNESCO afin de rendre un hommage mondial au livre et à ses auteurs, et encourager chacun, en particulier les plus jeunes, à découvrir le plaisir de la lecture et à respecter l'irremplaçable contribution des créateurs au progrès social et culturel.

L'idée de cette célébration trouve son origine en Catalogne (Espagne) où il est de tradition d'offrir une rose pour l'achat d'un livre. Le succès de cette initiative dépend essentiellement du soutien que peuvent lui apporter les milieux intéressés (auteurs, éditeurs, libraires, éducateurs et bibliothécaires, institutions publiques et privées, organisations non gouvernementales et médias) qui sont mobilisés dans chaque pays par l'intermédiaire des Commissions nationales pour l'UNESCO, les associations, centres et clubs UNESCO, les réseaux d'écoles et de bibliothèques associées et tous ceux qui se sentent motivés pour participer à cette fête mondiale. "

Simultanément, le cabinet de la Ministre Fadial Laanan profite de cette journée du livre, comme de l'été qui s'approche, pour annoncer la finalisation d'un label destiné à reconnaître les "libraires conseils". Outre un article paru dans le Soir de ce 19 avril, on pourra lire ci-dessous un texte provenant du site de la Ministre(daté du 7 mars).

Notons aussi que la Communauté française s'est associé aux éditionq Le Cri pour distribuer ce week-end dans ces dites librairies 3000 exemplaires gratuits d'un "Harry Dickson" (La bande de l'araignée, Jean Ray). Il faut ajouter, pour être complet que le Cri fête cette année 25 ans d'existence et va republier d'ici décembre une vingtaine de Harry Dickson.

"Fadila Laanan finalise un label pour les librairies de qualité

Lors d'un entretien avec quelques journalistes, Fadila Laanan a accepté de lever un coin du voile sur un projet en voie de finalisation, qu'elle avait cité parmi ses initiatives nouvelles lors de l'inauguration de la Foire du Livre de Bruxelles. À savoir la création d'un label de qualité destiné à soutenir un réseau de «libraires conseils», aussi appelés «libraires de métier».
Ce label viendra compléter la politique globale menée par la ministre de la Culture en faveur des lettres, du livre et de la lecture, afin de contribuer à la valorisation et au soutien de la diversité de la création éditoriale - notamment littéraire - en Communauté française (lire le communiqué du 27 février 2007).

L'enjeu : favoriser la diversité culturelle
«La revendication des libraires d'obtenir appui et visibilité des pouvoirs publics ne date pas d'hier, a expliqué la ministre. Le métier de libraires est en effet difficile. Il laisse une marge de profit minime, car ce segment commercial se situe dans le «commerce ou l'entreprise de prototype» : chaque livre est unique , l'un ne chasse pas l'autre et le nombre de titres publiés augmente chaque année. Cela signifie que les libraires éprouvent des difficultés à exercer réellement leur métier, à savoir donner aux livres les meilleurs une chance d'émerger .»
Et Fadila Laanan de préciser : «l'absence de réglementation du prix du livre en Belgique, la concurrence des hypermarchés et autres soldeurs est telle que le nombre de «libraires conseils» se réduit. Avec le risque de mettre la diversité de la création en péril. C'est ce point qui m'inquiète le plus. Je me suis fort engagée dans la défense de la diversité culturelle - c'est un des axes majeurs des États Généraux de la Culture - et j'ai donc été très sensible à ces arguments des libraires. Aussi ai-je chargé mon cabinet de travailler sur des mesures concrètes, en parfaite concertation avec le syndicat des libraires. Et nous sommes sur le point de finaliser le dossier.»
À ceux qui pourraient hausser les épaules, en pensant que l'avenir est à l'achat en ligne, la ministre de la Culture rétorque : «c'est vrai pour une frange de la population, qui est bien informée, relativement aisée et équipée numériquement. Mais, même pour eux, le contact «physique» avec le livre est irremplaçable » . Il faut d'ailleurs savoir que les ventes de livres demeurent le secteur le plus porteur en termes d'achat en période de fêtes de fin d'année. «Ces achats se font en librairies ou dans les grandes surfaces, note la ministre. Et j'insiste que mon propos n'est pas de mésestimer ces ventes de livres en grandes surfaces. Il est bien sûr important que les livres y soient présents, car cela offre une facilité d'accès certaine pour les consommateurs. Mais il est notoire que les supermarchés vendent essentiellement des ouvrages à rotation rapide, des dictionnaires à la rentrée des classe, les best-sellers, les prix littéraires... C'est bien. Mais il faut faire mieux, car la création ne se limite pas à cette poignée de titres très bien médiatisés».

L'acteur : un réseau de librairies de qualité
Ces constats, posés lors des États Généraux de la Culture organisés par Fadila Laanan, avaient débouché, dans la note «Priorités Culture» qui a en résulté, sur une mesure intitulée «Soutenir un réseau de librairies de qualité». Laquelle précisait: «la valorisation d'un concept de «Librairie de qualité» - en vue de promouvoir les professionnels qui mettent en avant les écrivains, illustrateurs, auteurs de notre Communauté, ceux qui fournissent conseils et informations au public - sera concertée avec les associations professionnelles ».
Le projet a pris un peu de retard, en raison de la faible structuration professionnelle du secteur. Mais il est en cours de finalisation. Le «logo» qui identifiera les libraires de ce réseau n'est certes pas encore connu, mais sur l'essentiel, Fadila Laanan et les représentants des libraires sont d'accord : «accorder un soutien aux libraires de métier qui répondent à un certain nombre de critères, notamment par le biais d'actions promotionnelles visant un large public, et singulièrement les jeunes» , a précisé la ministre.
Les critères envisagés sont les suivants : présence en magasin d'un certain nombre d'auteurs (au sens large : illustrateurs, photographes...) belges francophones ou actifs en Communauté française ; assortiment multi-éditorial, possibilité de commandes de livre à l'unité ; mise à disposition d'un minimum d'outils de recherche bibliographique (Banque du Livre Internet, Electre, Livres Hebdo, revues professionnelles spécialisées.) ; position transparente vis-à-vis du discount accordé éventuellement à telle ou telle catégorie de clients (étudiants, entreprises, bibliothèques.).
Les solderies ne seront pas retenues dans le réseau. «Mais, a souligné la ministre, il ne faut pas lire ceci comme une dévalorisation de ce métier, qui donne une seconde chance aux livres et une possibilité pour certains de les acheter à des prix défiant toute concurrence. Toutefois, ce label vise à donner un coup de pouce à ces artisans de première ligne, qui se battent pour que chaque livre rencontre son public.»

Les outils : logo, promotion, formations, etc.
Outre le logo - la «signalétique» du label , sur le principe par exemple des « Logis de France » en hôtellerie -, qui est en cours d'élaboration, une charte des droits et devoirs est aussi envisagée.
La ministre et les libraires se sont par ailleurs déjà entendus sur le principe de mettre en place les dispositifs promotionnels et médiatiques suivants, pour «valoriser» les libraires qui seront agréés dans le réseau : publication du répertoire des librairies labellisées et/ou de cartes permettant de les localiser ; organisation par exemple d'une opération « Les Coups de cour des libraires » (décernés parmi la production d'auteurs (au sens large) francophones belges ou résidant en Communauté française de Belgique) ; animations le 23 avril lors de la « Journée mondiale du Livre et des droits d'auteur » ; site Internet ; formations pour les libraires et journées d'étude, de débat, de rencontre, dont le programme annuel précis sera arrêté avant la fin de ce mois; etc.
La ministre Fadila Laanan a conclu en faisant remarquer que seront exclues du dispositif les librairies qui ne respecteraient pas les dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme, de la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie et de la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l'appropriation du génocide commis par le régime nazi pendant la seconde guerre mondiale ou sous le couvert desquelles sont commises toutes autres infractions dont la commission est incompatible avec une labellisation par la Communauté française.
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A suivre donc avec intérêt, ...